Un precipicio lleva Pascal siempre consigo.
¡Por Dios, Todo un abismo! ¡Acción, deseo, sueño,
palabras! Sobrevuela al leerle con empeño
a menudo el mortal viento de un miedo enemigo.
Arriba o por lo bajo, inmensa y profunda Nada,
silencio en un lugar trágico pero atractivo...
En el lienzo de noches blancas, un Dios activo
pinta una pesadilla de males en manada.
Con miedo al sueño, como temo a un negro agujero
me dirijo no sé a donde, con un horror vago;
solo veo infinito acechando en mi sendero.
Y mi espíritu por el vértigo mareado,
celoso de la insensibilidad de la Nada,
quiere huir de la cárcel de lo filosofado.
Le Gouffre (Charles Baudelaire)
Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.
— Hélas! tout est abîme, — action, désir, rêve,
Parole! Et sur mon poil qui tout droit se relève
Mainte fois de la Peur je sens passer le vent.
En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,
Le silence, l'espace affreux et captivant...
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.
J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où;
Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres,
Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l'insensibilité.
— Ah! ne jamais sortir des Nombres et des Êtres!
Les Fleurs du mal. París, 1868.